« Si l'architecture en est arrivée à un état de crise fort pénible et dangereux, c'est qu'on n'a pas assez songé à lui faire suivre le mouvement intellectuel et matériel de notre temps », écrit VIOLLET-LE-DUC en 1872. La publication de ces extraits du Dictionnaire Raisonné s’inscrit doublement dans le projet qui s’ensuit. D’abord en donnant à lire à un large public un texte que ses dimensions laissent supposer à tort réservé à un public de spécialistes (architectes ou historiens d’architecture) ; ensuite parce que le découpage opéré s’inscrit inéluctablement dans l’ordre contemporain des questions qui le sous-tendent. Le choix des extraits ressortit à quatre pertinences :
– Un ensemble de thèmes concerne l’information du lecteur sur les questions qui se donnent d’évidence comme fondamentales dans le Dictionnaire (ex. : « principe », « géométrie », « imitation », etc.).
– Un autre ensemble regroupe les questions relatives à l’image de VIOLLET-LE-DUC (« architecture moderne », « fonctionnalisme », « restauration », « gothique », etc.)
– D’autres thèmes sont relatifs à la question du structuralisme de VIOLLET-LE-DUC, évalué au regard de la pensée structurale contemporaine : question posée naguère par Hubert DAMISCH et qui fut à l’origine même de cette recherche (« sujet », « transformations », « raison/visible », « système », « représentation », etc.).
– Enfin un groupe de thèmes s’inscrit plus précisément dans la question d’une architecturologie que poursuit le travail des auteurs (« autonomie/sociologie », « échelle(s) », « sémiologie », « épistémologie », « histoire », etc.) : quelle part de théorie et quelle part de doctrine comporte le Dictionnaire, quelle y est, également, la part de l’Histoire ?