L'histoire du groupe «Socialisme ou Barbarie» ressemble à celle de toutes les avant-gardes : extrêmement isolé durant son existence (1949-1967), il est devenu quasi-mythique aujourd'hui sans que son apport théorique soit mieux connu. Lire la suite
L'histoire du groupe «Socialisme ou Barbarie» ressemble à
celle de toutes les avant-gardes : extrêmement isolé durant son
existence (1949-1967), il est devenu quasi-mythique aujourd'hui
sans que son apport théorique soit mieux connu. Ses analyses
de la bureaucratie n'ont guère été lues par les courants de la
gauche critique, et s'il a influencé la mise en cause du marxisme
dans le champ intellectuel français à la fin des années 1970,
c'est au prix d'une dénaturation profonde de ses idées dans la
mesure où elle n'avait comme objectif que de dénoncer le
totalitarisme communiste, passant sous silence ses critiques du
capitalisme.
S'il paraît impossible de saisir la part exacte qui revient à
Castoriadis dans ces influences, du moins peut-on cerner son
apport comme penseur original en tâchant de prendre la
mesure des spécificités de son oeuvre par opposition à celles de
ceux qui l'ont côtoyé. Une chose, en effet, est l'accord sur
l'analyse des systèmes bureaucratiques - qu'ils soient
staliniens ou capitalistes -, une autre les propositions concrètes
et les affirmations positives que l'on peut en tirer.
Un des objectifs de ce Cahier n°7 est de contribuer à
permettre à chacun de mesurer ce que fut réellement leur importance.