« On me dit que tu t'occupes de développement ! Mais que fais-tu au juste ? », lui demande un jour son oncle. C’était en 2006. Lire la suite
Deogratias Niyonkuru avait passé une trentaine d'années aux côtés des paysans congolais et camerounais. La tête pleine d’idées, il rentre chez lui au Burundi et s’investit dans la
création d’ADISCO, une association qui vise à accroître l’autonomie des paysans et à construire avec eux des modèles économiques et sociaux viables. Leur action sera couronnée du prix Roi Baudouin pour le développement en Afrique 2014-2015.
Dans cet essai, Deogratias Niyonkuru aborde des questions existentielles. Quelles priorités pour les paysans d’Afrique ? Quelles formes de soutien ? Comment réconcilier l’amélioration de la productivité, la réduction de la pauvreté rurale, et la préservation des écosystèmes ?
Malgré l’abondante littérature en la matière, la démarche n’est pas redondante, au contraire. « Parce qu’il nous vient de l’intérieur du monde qu’il décrit, ce livre comble un vide. Les paysans et les paysannes en général n’écrivent pas. Les querelles d’experts font un vacarme tel que leur voix en devient inaudible. Cet essai leur redonne la parole. Il nous les fait entendre… », soutient Olivier De Schutter dans sa préface.
L’auteur fait preuve d’une incroyable modestie. Le contraste est saisissant entre l’accumulation d’informations de première main et le refus de proposer des recettes. Nous sommes loin des simplismes, loin aussi de l’idéologie ou des chapelles. La plume de M. Niyonkuru épouse les formes de la réalité –
complexe et sinueuse, faite de reliefs et de replis. Point ici de prêt-à-penser, ni de propos doctrinaires, mais pourtant une forte foi dans une agriculture au service de l’homme, et non de l’argent…
Avec son message central – aider prioritairement les petits paysans, et surtout les paysannes, à reprendre confiance en soi et dans leur métier d’agriculteur, afin de retrouver leur dignité – il sort totalement des sentiers battus. Autre originalité et non des moindres : la prise de décision démocratique est placée au centre de l’analyse. Les agences de l’ONU et les économistes du développement
ne s’en soucient guère. Or, pour l’Afrique, la question est essentielle.
Une solution durable accordera nécessairement un plus grand rôle aux organisations paysannes dans l’élaboration des politiques agricoles, et une place plus visible aux ruraux dans la vie politique en général.
Deogratias Niyonkuru, ingénieur agronome, secrétaire général et cofondateur de l’organisation burundaise Appui au développement intégral et à la solidarité sur les collines
(ADISCO, 2006-2016), conseiller stratégique sur les questions du développement.
Remerciements
Préface – « L'homme qui répare les collines » Olivier De Schutter
Préface – Un ouvrage non conventionnel,
donc innovateur et rafraîchissant Eric Tollens
Avant-propos
Chapitre I. LA PAUVRETÉ EN AFRIQUE
1.1. Un phénomène surtout rural
1.2. Les causes de la pauvreté rurale en Afrique
Chapitre II. DÉFINIR UN PROGRAMME
DE DÉVELOPPEMENT RURAL
2.1. Les approches de développement rural
2.2. La question fondamentale du ciblage
Chapitre III. AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ
DES EXPLOITATIONS AGRICOLES PAYSANES
3.1. Le paysan a perdu la confiance en soi
3.2. L'erreur fondamentale au départ : les cultures pures
3.3. Les « paquets technologiques » ne sont pas toujours
convaincants ou adaptés aux besoins ..
et aux possibilités des paysans
3.4. Les jeunes sont dépités par le modèle actuel
de l'agriculture 128
3.5. Encore un haro sur les méthodes de vulgarisation ?
3.6. Conclusion
Chapitre IV. LA PLACE DES ORGANISATIONS PAYSANNES
DANS L’AMÉLIORATION DES EXPLOITATIONS
AGRICOLES
4.1. Introduction
4.2. La typologie des organisations paysannes
4.3. La valeur ajoutée des organisations paysannes
de second niveau
4.4. Les défis des organisations paysannes
et des coopératives
4.5. Vers le renforcement de l’autonomie
des organisations paysannes
4.6. Conclusion
Chapitre V. LE FINANCEMENT DES EXPLOITATIONS
ET DES COOPÉRATIVES AGRICOLES
5.1. Les enjeux et défis du financement agricole en Afrique
5.2. Les modes de financement des exploitations
agricoles
5.3. Conclusion
Chapitre VI. AMÉLIORER LA PART DES PAYSANS
DANS LES CHAÎNES DE VALEUR AGRICOLES
6.1. Introduction
6.2. La chaîne des gains des différents acteurs
dans quelques produits agricoles
6.3. La collecte des produits agricoles
6.4. Les stratégies de stockage
6.5. Les stratégies de transformation et de labellisation
6.6. L’amélioration des stratégies de commercialisation
des produits agricoles
Chapitre VII. APPUYER LES ACTIVITÉS NON AGRICOLES
ET L’EMPLOI DES JEUNES EN MILIEU RURAL
7.1. Les activités non agricoles
7.2. Les différents métiers non agricoles
7.3. Les défis des entreprises non agricoles
7.4. Conclusion
Chapitre VIII. ASSURER LA PROTECTION SOCIALE
DES RURAUX
8.1. Définition et importance de la protection sociale
8.2. La couverture de la protection sociale dans le monde
8.3. Les différentes formes de protection sociale
8.4. Les instruments de protection sociale
8.5. Vers la couverture sanitaire universelle en Afrique
8.6. De la couverture maladie à celle de l’ensemble
du socle de protection sociale
8.7. Conclusion
Chapitre IX. L’ACCÈS AUX FACTEURS DE PRODUCTION
9.1. La question de la fertilité et de l’accès
aux intrants agricoles
9.2. Les questions semencières
9.3. L’accès à la terre
Chapitre X. PLAIDOYER POUR DES POLITIQUES
AGRICOLES FAVORABLES AUX PETITS PAYSANS
10.1. Introduction – Importance du plaidoyer
10.2. Plaidoyer sur les politiques agricoles nationales
10.3. La libéralisation du commerce des produits agricoles
10.4. Le plaidoyer sur les politiques agricoles :
quelles pratiques, quelles leçons tirer ?
10.5. Conclusion
CONCLUSION GÉNÉRALE
Quelles pistes pour la dignité paysanne ?
Sigles et acronymes