En 1084, lorsque Bruno s'établit au cœur du massif de Chartreuse avec quelques frères, il délaisse les "faux attraits et des richesses périssables de ce monde". Par la suite, les chartreux qui lui succèdent, retranchés dans leurs vies de solitaires, apparaissent souvent comme éloignés des turbulences des sociétés qui les entourent. Pourtant, par l'organisation collective que représentent les chartreuses, celles-ci sont en interaction constante avec l'extérieur, singulièrement avec l'aristocratie de leur temps.
Cet ouvrage collectif présente pour la première fois une réflexiond'ensemble sur les relations entre les chartreux et les élites, dans la longue période, des premiers temps jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
A partir d'analyses d'ensemble ou d'exemples particulièrementrévélateurs sont ainsi mises en lumière l'importance et la grande diversité de ces relations avec des élites elles-mêmes très diverses : ensevelissement des dépouilles des bienfaiteurs, évocation de ceux-ci dans l'architecture, l'iconographie ou les sceaux, accueil des femmes de la noblesse dans les chartreuses féminines mais aussi échanges avec les élites savantes de leur temps, inclusion dans le monde universitaire, proximité à la bourgeoisie montante, implication dans les affaires diplomatiques...