Vingt ans ont passé depuis la création des tribunaux pénaux internationaux pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et le Rwanda (TPIR), quinze depuis la signature du Statut de la Cour pénale internationale (CPI), vingt aussi depuis l’adoption de la première mouture de la loi belge de la compétence universelle (dix depuis sa modification drastique). 2012 et 2013 ont vu se dérouler des florilèges de conférences et publications académiques proposant un « bilan » de la justice internationale pénale, ce projet fou d’une justice pour les survivants de génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Des atrocités qu’on ne peut « ni punir ni pardonner » (selon les termes d’Hannah Arendt, dans La condition de l’homme moderne).