Les actions paysannes s’inscrivent à la fois dans une perspective globale et une histoire longue. D’une part, en faisant appel à tous les domaines qui composent la vie paysanne (économique, politique, social, religieux, culturel, etc.), elles revendiquent une interdisciplinarité pratique. D’autre part, en se référant à leur mémoire, les paysans invitent à la réconciliation entre le passé, le présent et l’avenir. Il en résulte alors une incompatibilité grandissante entre l’offre de développement véhiculée par les acteurs extérieurs (l’État, les ONG, les organismes internationaux, etc.) et la demande de développement faite par les paysans.
Cette thèse met en avant la notion de résistance. Elle a été réalisée à partir des travaux de terrain menés auprès des paysans de trois sections rurales de l’Artibonite en Haïti. Elle montre que leurs actions de développement divergent profondément de la vision véhiculée notamment par l’État, les ONG ou les organismes internationaux.